Moment de vie.
La semaine dernière, je profite d’un gros trou dans mon emploi du temps pour me rendre à la grande nouvelle médiathèque de ma ville, afin de rendre les ouvrages lus et en emprunter d’autres. Je suis une lectrice compulsive et je ne peux concevoir la vie sans livres. Je lis partout, de tout et seul le sommeil ou mon travail m’en empêchent.
Lire la suite : http://resistancerepublicaine.eu
Alors que je pénètre le site où se situe la médiathèque, j’avise un monsieur visiblement égaré. Je m’approche et lui demande si je peux l’aider. Il me dit chercher la médiathèque, mais qu’avec les travaux se repérer est un peu compliqué. Je lui propose de me suivre puisque je m’y rends et nous commençons à discuter en marchant.
Nous nous trouvons des « origines » communes, car ce monsieur m’informe qu’il a démissionné de son travail à Paris et a fui le 93, où il ne lui est plus possible de vivre. Tout comme moi. Notre discussion s’engage alors sur un volet plus social et politique. Il me dit ne plus reconnaître la France. Il a la triste impression que le pays part à vau-l’eau, que nos édiles l’ont vendu aux profiteurs et à ceux qui ne veulent pas s’intégrer. Il avoue au grand effroi des bibliothécaires qui écoutent nos propos, voter Le Pen et ce depuis plusieurs décennies. Pour lui M le Pen n’a jamais été le raciste que l’on décrit. Non, il ne fait que défendre son pays et ses valeurs, comme tout patriote qui se respecte. Que la France est un grand pays, à l’histoire riche et dont la littérature, la peinture etc etc rayonnent encore à travers le monde et que c’est bien dommage de la voir mourir.
Je sens bien derrière que certains bibliothécaires tiquent, mais rigole intérieurement. Le monsieur a double nationalité. Il est camerounais, noir et a été naturalisé français par amour pour le pays qui avait su l’accueillir, lui procurer un travail et dont la culture n’avait cesse de l’émerveiller.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire