Marine Le Pen n'adhère pas la théorie du «grand remplacement» et s'est toujours tenue à bonne distance du milieu identitaire. Il y a un an, la présidente du FN prenait de nettes distances avec l'idée de l'écrivain Renaud Camus, selon laquelle un processus de substitution de la population française serait en cours sur le territoire. «Le concept de ‘grand remplacement' suppose un plan établi. Je ne participe pas de cette vision complotiste», avait-elle tranché dans le JDD du 2 novembre dernier.
Mais autour du FN, on trouve le Rassemblement Bleu Marine (RBM) qui agrège divers collectifs, formations et individus qui s'estiment proches du parti de Marine Le Pen, et notamment le Siel (Souveraineté, indépendance et liberté). C'est ce petit parti souverainiste qui a célébré ce dimanche dans un communiqué relayé par l'Opinion l'arrivée de Renaud Camus. Selon Karim Ouchikh, président du parti, l'écrivain, «jusqu'à présent l'un des grands inspirateurs de l'action politique du Siel», «en sera désormais un acteur central».
«Renaud Camus a adhéré au Siel, tout en conservant par ailleurs la présidence du Parti de l'In-nocence dont il est le fondateur», précise le communiqué. «Œuvrant aux côtés du Front national, au sein du Rassemblement Bleu Marine, au rapprochement de ceux de nos compatriotes qui éprouvent à l'égard de la France un attachement patriotique charnel, le Siel s'honore d‘accueillir désormais parmi ses membres l'une des grandes consciences européennes de notre temps», se félicite Karim Ouchikh, proche de Marine Le Pen. Initialement fondé par Paul-Marie Coûteaux dans l'espoir, notamment, de créer des passerelles entre la droite et le FN, le Siel a pris une orientation résolument «nationale-identitaire» depuis que Karim Ouchikh en a pris la présidence.
Une adhésion mais pas d'inflexion idéologique
Officiellement, cette arrivée de Renaud Camus au Siel ne marque pas de changement idéologique au sein du parti de Marine Le Pen. «Cette adhésion s'est décidée au sortir d'une manifestation de soutien à la politique du président hongrois Victor Orban. C'est une affaire interne au Siel et nous n'avions pas à en informer nos partenaires du RBM et du FN : nous sommes alliés mais autonomes», explique au Scan Karim Ouchikh. «La ligne du FN ne saurait être confondue avec celle du Siel : même si 90% de notre ligne est conforme nous gardons des nuances», ajoute-t-il.
On relèvera tout de même que certaines figures de proue du parti comme la tête de liste FN en Paca Marion Maréchal-Le Pen ont déjà validé la théorie du «grand remplacement» et ne cachent pas une proximité certaine avec le milieu identitaire. Au FN, difficile d'avoir une réaction officielle : de nombreux cadres découvrent la nouvelle. Marine Le Pen elle-même a appris l'information par voie de presse, avant de prévenir le chef de file du RBM, Gilbert Collard. Au Scan, il explique: «Cela ne traduit aucune inflexion politique ni du FN, ni du RBM. Nous n'avons pas à examiner à priori les adhésions des partis associés». «J'ai par ailleurs beaucoup d'estime pour Renaud Camus, pour l'homme et pour l'écrivain, qui je le rappelle est venu de la gauche», ajoute le député du Gard.
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