ALORS QUE LES BANQUES FRANCAISES FERMENT LES AGENCES ET LES DABs, LES BANQUES TURQUES EN OUVRENT CHAQUE JOUR (Pierre Jovanovic, 6-10.05.2019)

du 6 au 10 mai 2019 : 

ISTANBUL
La puissance d'un pays se mesure de deux manières: 1) sa force militaire, et 2) sa puissance de calcul informatique bancaire. Celle-ci étant la plus importante en temps de paix, je peux vous garantir que la Turquie va dépasser la France d'ici 3 ou 5 ans. Un pays est considéré comme sous-développé lorsqu'il n'offre aucune structure bancaire moderne, à savoir des distributeurs dans tout le pays.

Techniquement, et du point de vue bancaire, on peut même aller plus loin: le rang d'un pays se mesure au nombre de ses distributeurs, sachant que l'argent EST la colle sociale qui fait tenir un pays debout. Et de ce point de vue, la Turquie m'a vraiment impressionné. 

Si en France vous ne verrez jamais deux banques côte à côte. La SG avec son DAB sera à un bout de la rue, et la BNP ou le Crédit Agricole avec le sien sera à l'autre bout. Aucune raison de se faire concurrence. Ce que j'ai vu à Istanbul m'a vraiment impressionné: 2 banques, parfois 3 et même 4, installées côte à côte, en fil indienne dans la même rue.

Et des banques, vous en trouvez quasiment tous les 20 mètres.

Pour les distributeurs c'est encore mieux: les banques turques installent des DABs totalement indépendants, en plein milieu d'une rue passante, en face d'un métro ou d'un port: tous les uns à côté des autres. Je n'ai pas eu le temps de réaliser un cliché, mais j'ai pu voir DIX distributeurs les uns à côté des autres, chacun d'un établissement différent. Clairement, chaque banque préfère garder ses petites commissions. Sur la photo ci-dessous, vous avez 4 distributeurs côte à côte.

En Turquie, personne ne vous empêche de retirer votre argent, contrairement à la France. Mais là aussi, la presse européenne vous parle d'une économie turque à l'arrêt, voire à l'agonie. Elle a certes un ralentissement, mais comparée à la France ou à la Grèce, eh bien, c'est juste une légère toux !!!

Les banques turques sont dans l'embarras, non pas à cause d'une crise économique, mais bien à cause de la guerre financière qui leur a été livrée par la JP Morgan. Par exemple, lors du premier trimestre 2019, il s'est vendu presque 50% de camions légers et voitures neuves de moins. Mais si vous regardez le parc qui roule à Istanbul, hors taxis, presque toutes les voitures son neuves ou ont moins de 2 ans !!

Et je ne vous parle pas (ou peu) du défilé de Porsche, BMW, Mercedes et Maserati dernier cri sur le parvis du Cirigan Palace... Istanbul n'a rien à envier à Nice ou Cannes. J'ai assisté à une récéption dans laquelle toutes les dames turques étaient habillés de pied en cap par Dior, Saint-Laurent, Chanel, Hervé Léger, Prada, etc., etc., ce qui m'a rappelé les grandes récéptions du Plaza Hotel de New York.

Je ne sais pas où le JDD a vu que la bourgeoise turque tremble !!! Si elle tremble, c'est uniquement de peur de prendre des kilos. 

A titre de comparaison, le parc automobile de la Croatie (pays de l'UE) que j'ai vu à Zagreb en février 2019, est bien vieillissant, et 1 voiture seulement sur 20 est neuve ou a moins de 2 ans. Idem pour la Grèce.

Le dynamisme turc, malgré ses soucis monétaires, est totalement impressionnant: pour vous donner une idée, du moins ce ressenti comparatif, la Croatie est 20 Km/H, Paris est à 40 Km/h alors qu'Istanbul est à 70 Km/h en terme de dynamisme.

Washington a tout fait pour empêcher Ankara d'acheter du pétrole aux Iraniens et surtout d'avoir des relations interbancaires. Mais n'a pas réussi.

Les deux pays s'entraident dans le sens ou la Turquie permet aux Iraniens de recevoir des paiements via sa banque d'Etat, et en échange, le pétrole arrive (mais ne figure pas dans les statistiques qui n'indiquent que le Kazakhstan, Algérie, Lybie, Norvège, Russie, Angleterre, USA et les îles Saint Kitts (???)). Les interdictions bancaires de Washington sont contournées en grande partie mais en toute discrétion.

Du coup, dans une nouvelle provocation, Erdogan a décidé de remettre en cause les sanctions américaines contre l'Iran, en particulier sur le pétrole:

"Turkey is seeking ways to buy more oil from Iraq, already a major supplier of crude to the Middle East’s biggest economy, as the U.S. looks to squeeze exports from Iran, according to two people familiar with the matter. Turkey could consider oil imports from Iraq’s southern port of Basra and may also try to secure more shipments via an existing twin pipeline that runs to the Turkish Mediterranean terminal of Ceyhan, despite its state of disrepair, the people said, speaking on condition of anonymity because they aren’t authorized to speak to the media ... After a meeting Sunday with Basra’s governor, Asaad Abdulameer Al Eidani, Cavusoglu said on Twitter that Turkey "will establish a trade corridor" to Iraq’s biggest oil hub.", lire ici Bloomberg.

Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2019

✓ Vous soutenez cette revue de presse avec l'un de mes livres pour vous et/ou vos amis ...
✓ Le livre qui a tout lancé: "777, la chute de Wall Street et du Vatican"! Vos critiques sont ici.
✓ Les videos des livres sont ici   — Recevez le catalogue couleurs gratuit chez vous.
✓ Partagez cette information ou envoyez-la à votre banquier par email : 

   

LA DESTRUCTION DE LA DEMOCRATIE PAR LES BANQUES ET LA PLANCHE A BILLETS: