mardi 25 juin 2019
10 milliards d’humains en 2050 ? Voici à quoi ça pourrait ressembler
Un rapport de l’ONU estime que la population mondiale va augmenter plus fortement que prévu. Un accroissement qui implique de grands défis.
Par Robin Korda (@robinkorda)
Le 20 juin 2019 à 13h18, modifié le 20 juin 2019 à 13h28
Comment vit-on à dix milliards ? Selon un rapport publié par l'ONU lundi, c'est le seuil que la population mondiale devrait atteindre en 2050. Sous l'effet de l'allongement de l'espérance de vie et d'une fécondité toujours importante dans plusieurs régions du monde, on passerait ainsi de 7,7 milliards à 9,7 milliards d'individus en 30 ans.
Lire la suite : http://www.leparisien.fr/societe/10-milliards-d-humains-en-2050-voici-a-quoi-ca-pourrait-ressembler-20-06-2019-8098530.php
Cet accroissement, mais aussi ce vieillissement, impliquent des changements, des défis et potentiellement des motifs d'inquiétude majeurs pour nos sociétés, qu'ils soient d'ordre économique, écologique ou même sanitaire. Et pourraient nous amener à revoir complètement nos modes de vie.
10 milliards d’humains en 2050 ? Voici à quoi ça pourrait ressembler
Les pays développés, c'est-à-dire ceux dont les citoyens polluent le plus, sont certes ceux dont la population augmente le moins, voire diminue. Mais tous les pays, y compris ceux dont les habitants sont appelés à se multiplier dans les prochaines décennies, impactent leur environnement dans leur quête d'alimentation.
« Des espèces devraient disparaître »
Sur le papier, nourrir 10 milliards de bouches n'a rien d'impossible. « Dans les années 1960, on imaginait que l'Inde, en pleine croissance démographique, allait être le lieu d'immenses famines, rappelle Gérard-François Dumont, professeur en géographie humaine. Finalement, sa proportion de population sous-alimentée a diminué alors que sa population globale augmentait par deux. »
Mais l'agriculture, l'élevage et la pêche, pour des raisons différentes, traumatisent la planète. « La pression sur le milieu naturel, sur la biodiversité et sur les écosystèmes va forcément s'accentuer, avertit Philippe Jarne, directeur de recherche au CNRS en écologie évolutive. Des espèces devraient disparaître, et d'autres voir leur densité de population baisser. »
Le cercle vicieux du réchauffement
On estime par exemple qu'environ 80 % de la déforestation est due à l'aménagement d'espaces dédiés aux cultures. Selon la tendance de l'urbanisation, observée depuis un siècle et demi, les zones urbaines devraient, elles, continuer à s'étendre, rognant et morcelant toujours davantage de milieux naturels. Les humains ne sont d'ailleurs pas seuls à menacer la biodiversité ; ils sont accompagnés dans cette œuvre destructrice par leurs amis à quatre pattes, chats et chiens, toujours prompts à chasser un oiseau ou un rongeur…
L'agriculture, dont dépend l'élevage, et la pêche, qui vide les océans, sont par ailleurs dépendantes aux énergies fossiles, productrices de gaz à effet de serre, utilisées pour le transport, pour le fonctionnement d'engins mécaniques ou comme engrais. Le sujet devient vertigineux quand on considère que les cultures elles-mêmes sont menacées par les conséquences de ces émissions de gaz : le réchauffement climatique et les catastrophes naturelles qu'il entraîne, ouragans, sécheresses et inondations. En tentant de s'alimenter davantage, l'humain pourrait donc finir par devoir s'alimenter… moins.
Transmission de maladies
Outre le pétrole, d'autres ressources naturelles pourraient venir à manquer. « Le phosphate, indispensable à la culture végétale, s'extrait principalement dans les mines de phosphore au Maroc, indique Vincent Mignerot, essayiste et spécialiste de l'effondrement. Face à une demande croissante, sa raréfaction menacerait l'agriculture mondiale. »
La pollution engendrée par le secteur agroalimentaire a des répercussions sur notre planète, mais aussi sur notre santé. Pour satisfaire de nouveaux besoins, l'agrobusiness pourrait d'ailleurs avoir recours à encore davantage d'OGM et de produits chimiques, afin d'améliorer ses rendements. Le fait que la population augmente et soit davantage connectée va également favoriser mécaniquement des transmissions de maladies, voire d'épidémies plus rapides.
Un « vieillissement à grande vitesse »
D'autres problématiques sont soulevées, non pas par l'accroissement, mais par le vieillissement de la population mondiale. Pour Gilles Pison, auteur de « l'Atlas de la population mondiale », celui-ci constitue « l'un des prochains grands défis de l'humanité ».
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« Au Brésil, en Inde, en Chine, en Indonésie, l'allongement de la durée de vie est extrêmement rapide, tout comme l'est la baisse de la fécondité, expose ce professeur au Muséum national d'histoire naturelle, chercheur associé à l'Ined. Ces changements concordants entraînent un vieillissement à grande vitesse de la population, alors que les systèmes de retraite n'existent parfois pas encore ! »
10 milliards d’humains en 2050 ? Voici à quoi ça pourrait ressembler
Pénurie de main d'oeuvre ?
À court terme, la population en âge de travailler va commencer à manquer dans plusieurs pays d'Europe, notamment de l'Est, mais aussi dans certains pays d'Asie comme au Japon, où les ventes de couches pour adultes, dit-on, ont dépassé celles des couches pour bébés. Seule l'immigration pourrait alors fournir la main-d'œuvre nécessaire au financement de ces Etats.
« Les pays vieillissants devraient voir leur épargne nationale augmenter, jusqu'à se retrouver en situation d'excès d'épargne, avec des taux d'intérêt très bas, estime Jacques Le Cacheux, professeur d'économie à l'université de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Dans un monde idéal, cet argent servirait à investir dans des pays en développement, où l'épargne manque. Mais il est fort probable qu'il fructifie plutôt par la spéculation financière. »
Quelques secteurs porteurs…
L'accroissement de la population mondiale reste une bonne nouvelle pour l'économie, puisqu'elle joue « un rôle de moteur dans la croissance ». Son vieillissement va probablement favoriser certains secteurs, comme les loisirs ou les services à la personne. Magasins de prothèses auditives et autres opticiens n'ont pas fini de pulluler en centre-ville !
Le scénario est d'autant plus probable que les estimations actuelles ne prennent pas en compte les éventuels progrès scientifiques qui permettraient d'éradiquer des maladies aujourd'hui très meurtrières, comme les cancers ou les maladies cardiovasculaires. Si ces cures venaient à être découvertes, alors la population pourrait encore augmenter. Et dépasser, probablement, les perspectives de l'ONU.
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