mardi 7 mai 2019

CIA CONTRE ERDOGAN, LA SUITE DES OPERATIONS VIA LA JP MORGAN POUR POURRIR SES ELECTIONS MUNICIPALES (Pierre Jovanovic)

du 6 au 10 mai 2019 : 
ISTANBUL
Je devais me rendre en Turquie en août 2018, mais juste au moment où j'allais prendre le billet d'avion, Erdogan avait fini par céder au chantage de Washington: il redonna la liberté au pasteur au pasteur Andrew Brunson, accusé par Ankara d'être un agent de liaison américain avec les kurdes du PKK, et jeté en prison. C'était sa vengeance contre la CIA à l'origine du Coup d'Etat contre lui.

La raison pour laquelle Erdogan finit par céder est expliquée en détails dans cette page-ci, mais je vous redonne tout de suite les grandes lignes de la GUERRE FINANCIERE-MONETAIRE lancée contre la Turquie AVEC des nouvelles mises à jour importantes:


En l'espace de quelques jours, la lire turque perdit la moitié de sa valeur, merci à tous les traders des banques américaines qui, JP Morgan en tête, sur ordre, ont pourri la lire au point de déclencher une panique totale dans les banques européennes, qui n'avaient guère besoin d'une bombe supplémentaire.

1) Après 2 années de préparations, le 15 juillet 2016, la CIA avait lancé son opération "Coup d'Etat" pour sortir Erdogan du pouvoir et le remplacer par un opposant venant du "mystique" Mohamed Fetullah Gullen. Cela se terminera par 250 morts et 2.600 blessés dans tout le pays.

2) Pour 1 U$ dollar vous aviez 2,5 lires turques (LT) 

3) Les Turcs n'ont pas suivi les gullistes et le Coup d'Etat qui a duré 2 jours a fait long feu, explosant à la figure des Américains comme des Européens qui s'étaient bien gardés d'hurler au scandale pendant ces 2 jours de flottement. Fou de rage, Erdogan fait entourer la base américaine d'Incirlik par 7.000 soldats turcs qui ont contôle l'identité de chaque personne entrants et sortant de la base. 

4) En décembre 2016 (donc 5 mois après) Erdogan a arrêté le pasteur américain Andrew Brunson et sa femme, installés à Izmir, et l'a jetté dans une prison de 10 m2 avec 8 autres prisonniers à la Midnight Express.

5) Pendant deux ans, Erdogan a purgé ses fonctionnaires, d'autant qu'il a été trahi par son chef de la sécurité !! Environ 400.000 fonctionnaires ont été limogés, du simple instituteur jusqu'au général de corps d'armée en passant par des professeurs d'université et bien sûr les journalistes d'opposition. Tout le pays a été nettoyé des "gullistes".

6) Les relations diplomatiques, militaires et économiques entre les Etats-Unis et la Turquie, membre de l'OTAN, sont passées en mode Ere de glace (LoL). 8) Pour 1 U$D vous avez 3,5 LT en 2016 

7) Erdogan a demandé l'extradiction de Fetullah Gullen mais Washington refuse.

8) En 2017, Erdogan demande à Donald Trump d'échanger Fetullah Gulen contre l'espion de la CIA Andrew Brunson. Trump refuse.

9) Humiliée par ce ratage phénomènal, la CIA a alors mis en branle son département de guerre économique avec une méthode déjà testée au Vénézuéla, sur la Russie, et en cours en ce moment en Iran: détruire la monnaie, la lire, afin de déclencher des révoltes dans la population. But ultime: que le peuple finisse par haïr Erdogan à cause d'une crise économique et pour une monnaie qui ne vaut plus rien.

10) Persuadé que son gouverneur de la Banque Centrale (un ex de la banque américaine Meryll Lynch en poste à Londres dans la City) est à la solde de Washington, Erdogan le limoge en juillet 2018 et le remplace par le mari de sa fille. Un peu comme Macron nomme son petit Benalla Lt Colonel de gendarmerie.

11) La CIA met la totalité de ses forces d'influence financières et médiatiques contre la monnaie turque qui s'effondre, au point de raser une grande partie des excédents monétaires (et bancaires) du pays en monnaies étrangères, principalement dollar. Et Washington impose des sanctions économiques contre Abdulhamit Gul, ministre de la Justice, et Soliman Soylu ministre de l'Intérieur. 

12) Ankara décide alors de prendre posession des Trump Towers de 40 étages à Istanbul:"President, Recep Tayyip Erdogan, to "seize Trump Towers Istanbul" as relations between the two nations continue to spiral downwards".

13) Le 9 août 2018, des avocats proches d'Erdogan, demandent à Washington de leur livrer 8 autres agents de la CIA qui se trouvent dans la base américaine d'Incyrlik OTAN. Malaise du commandant de la base aérienne qui stocke plusieurs bombes atomiques: "The 60-page criminal complaint specifically names Col. John C. Walker, Col. Michael H. Manion, Col. David Eaglen, Col. David Trucksa, Lt. Col. Timothy J. Cook, Lt. Col. Mack R. Coker, Sgt. Thomas S. Cooper, Sgt. Vegas M. Clark and others deployed to Incirlik Base, asking for their detention. However, those "individuals mentioned are not currently stationed at Incirlik''"

14) Pour 1 U$D vous avez 7,2 LT !!! La lire turque se transforme en barrage gigantesque sur le point de céder et d'inonder toute l'Europe avec une nouvelle méga crise bancaire. Les banques allemandes, italiennes, espagnoles et françaises sont en première ligne. 

15) Le Qatar et l'Allemagne viennent au secours d'Erdogan. L'un avec 15 milliards de dollars, l'autre avec un renforcement des liens diplomatiques.

16) Les traders américains ont reçu le feu vert pour attaquer la lire turque pendant la semaine. Et le dimanche 19 août, Standard and Poors et Moodys, les deux agences de notation co-responsables de la crise mondiale et des escroqueries des banques, ont placé les Bons du Trésor turcs au même niveau que le papier toilette (ne faites pas de mauvais esprit, moi même je n'ai pas fait exprès) c'est à dire Ba3. Avec une prévision d'un rétrecissement de l'économie de 0,5% et une inflation de 22% en 2019. Message secret: il faut jouer à fond sur les différences de taux : - ) et les étrangler. 

17) Erdogan se rapproche de la Russie de Poutine et provoque les Américains en décidant d'acheter des S-400 russes et de suspendre l'achat des avions fer-à-repasser Moulinex à décollage à vapeur, le fameux F-35. Panique dans le "Deep State" américain qui comprend surtout des marchands d'arme.
CIA contre Erdogan 2019

CIA contre Erdogan 2019

18) Réponse immédiate de Washington le 20 mars 2019: avant que 57 millions de Turcs n'aillent se prononcer aux élections municipales très importantes pour Recyip Erdogan, les banques américaines menées par JP Morgan ont lancé un nouveau blitz-krieg sur la lire turque, guerre qui a durée jusqu'aux élections municipales. Il est vrai qu'avec la planche à billets dollar, on peut mener toutes les guerres qu'on veut, ça ne coûte rien. Mais la lire turque, elle, elle plonge une nouvelle fois, remonte, puis plonge violemment à nouveau sous l'eau du Bosphore, et cela après avoir repris quelques couleurs après la "claque" d'août 2018. 
19) Le 25 mars, Erdogan lance une enquête officielle via le parquet turc contre les agissements de la JP Morgan, accusée de manipulation monétaire. Il a carrément menacé ET nommé la JP Morgan: "Turkish President Recep Tayyip Erdogan warned that bankers deemed responsible for creating excessive demand for hard currency and making misleading predictions on foreign exchange rates will pay a heavy price after next week’s elections ... "If you are soaking up foreign currencies from the market and engaging in provocative actions, there will be a heavy price for that ... You should know that, we will make you pay a heavy price for that after the elections and all the work is being conducted by the Treasury and Finance Ministry". 
Et c'est tombé même sur les telescripteurs de Bloomberg: "Vous allez payer un prix très cher après les élections" a donc été l'avertissement du président turc. Aussitôt, la lire a perdu 5% de plus !!! Ce fut la réponse des traders. Erdogan a alors ajouté: "On connaît toutes vos identités et on sait ce que vous faites, en particulier JUSTE AVANT NOS ELECTIONS
20) Le régulateur bancaire turc a déclaré fin mars 2019: two JPMorgan analysts on March 22 put out a research note that advised selling the lira against the dollar with content that was "misguiding and manipulative". That content, it alleged, caused volatility on the markets and damaged the reputation of Turkish banksTurkey’s Capital Markets Board said in a statement on its website that it too had begun an investigation on similar grounds. 
21) Fin mars Erdogan gagne toutes les villes ou presque, sauf les deux plus importantes et les plus stratégiques. La baisse de la valeur de la lire a bien provoqué le mécontenement d'une petite partie -2%- de la population, résultat voulu par Washington, la CIA et JP Morgan, MAIS ce 2% a suffi (participation de 85%) pour que l'AKP d'Erdogan perde Ankara, la capitale du pays, et Istanbul au profit de son opposant. La presse européenne et américaine s'est alors déchaînée comme s'il s'agissait d'une présidentielle alors que ce ne sont que des municipalités, annoncant même sa fin politique. 
22) En mai 2019, 1 U$D = 6 LT, soit presque 3 fois moins (ou plus, suivant le côté où on se trouve) qu'en 2018. Belle opération de destruction monétaire. Celle-ci a bien réussi avec une perte de 27% sur une année. Autrement dit, un tiers des économies de la population et des entreprises a fondu comme neige au soleil, simplement parce que Washington en a ainsi décidé. Cela a coûté au bas mot, selon Bloomberg, à la Banque Centrale Turque entre 10 et 15 milliards de dollars... Autant d'écoles, de routes et d'hôpitaux en moins ! Revue de Presse par Pierre Jovanovic ©www.jovanovic.com 2008-2019

LE JOURNAL DU DIMANCHE SUR ERDOGAN, FLAGRANT DELIT DE MENSONGES PAR OMISSION SUR LA CIA ET JP MORGAN 
du 6 au 10 mai 2019 : 
ISTANBUL
Amusant: cet été, le 20 août 2018, précisément à propos de la Turquie, je vous avais rapporté ceci: "Le Figaro a réussi la superbe lâcheté de publier un article sur un pasteur américain retenu dans une prison turque sans JAMAIS écrire les trois lettres magiques: C I A, abréviation de "Central Intelligence Agency". Wouaaaa Quel Courage ! La presse french, caniche des intérêts démocrates américains (la presse Lagardère par exemple avec son Journal du Dimanche, ou JDD sans parler du Monde et de BFM-WC) dans son intégralité se garde bien d'expliquer les tenants et aboutissants de la crise bancaire, monétaire et économique qui font rage en ce moment dans le Bosphore.
Eh bien justement, regardez cet article du JDD à propos d'Erdogan du 1er mai 2019 de Zafer Orhan Sivrikaya, la correspondante: "En Turquie, panique chez les oligarques après l'échec électoral d'Erdogan à Istanbul La crise économique et la perte électorale d'Istanbul noircissent l'horizon de la "bourgeoisie verte" pro-Erdogan". 
Puis ce fut au tour de Michael Bloch d'écrire, au lendemain des élections ici, le 1er avril, et toujours dans le JDD:
"Pourquoi les résultats des municipales sont un camouflet pour Erdogan. C'est un énorme affront qui s'annonce pour le président turc Recep Tayyip Erdogan ... C'est la première défaite électorale de sa formation en 15 ans de pouvoir. La coalition du président Erdogan (les islamistes de l'AKP et les ultranationalistes du MHP) a bien remporté 51,67% des suffrages au niveau national. 
Mais, le chef d'Etat turc est en position de perdre la majorité dans la capitale politique (Ankara) ainsi que dans la capitale économique du pays (Istanbul) ... Erdogan est sanctionné en pleine crise économique ... Erdogan, qui a pesé de tout son poids dans la campagne électorale en multipliant les discours et les meetings, avait fait de cette élection un plébiscite sur sa personne en pleine tempête économique ... "La crise économique a vraiment fait du mal à ses électeurs", explique Berk Esen, professeur associé à l'université Bilkent, à Ankara.
LoL !!! 
Tout est juste, cependant ni Zafer Sivirikaya, ni Mr Bloch, prennent la peine de rapporter l'opération de la JP Morgan pour lui pourrir les élections.
C'est quand même énorme comme information: un président qui accuse clairement la JP Morgan et Washington de s'immiscer dans les élections turques.
RIEN !!! 
Mais le même JDD va vous faire des tartines sur la Russie qui a manipulé les élections américaines, anglaises, etc. Les Russes sont des méchants manipulateurs et si le Brexit a gagné, c'est grâce à la desinformation de Vladimir Poutine.
Vous ne trouvez pas cela étrange ? 
Bref, en clair l'information sur la Turquie EST vraiment biaisée, truquée, transformée. Regardez celle-ci, elles est encore plus drôle: Erdogan remporte les élections avec 51% malgré la CIA et Jp Morgan, mais pour le JDD c'est "une défaite historique"...
(Rappel: le JDD est le même journal qui vous explique à quel point Macron est génial... ceci doit expliquer cela) 
PS: à l'intention de Zafer Orhan Sivrikaya: de ce que j'ai vu et entendu à Istanbul, franchement, les oligarques ne sont vraiment pas inquiets, bien au contraire. Ils sont devenus encore plus riches grâce aux devises (euro, dollar, couronnes) qu'ils ont mis dans leur coffre. De plus, des situations pénibles en Turquie, ils en ont vu des dizaines et des dizaines, sans parler de l'été 2018, et bien pires que l'inflation. Au moins, les Turcs, eux, ne sont pas touchés par les taux négatifs puisque l'inflation est de 20% par an!!! Mais au moins les salaires suivent. Lire ici son article pour vous amuser un peu. 
PS2: le JDD glose sur la crise économique Turque (je ne l'ai vraiment pas vue) en revanche, mais pas grand chose sur la Grèce qui agonise et pousse ses citoyens au suicide ... Normal, la Grèce EST dans l'Union Européenne, on ne peut pas dire du mal de l'UE. Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2019

 Vous soutenez cette revue de presse avec l'un de mes livres pour vous et/ou vos amis ...
 Le livre qui a tout lancé: "777, la chute de Wall Street et du Vatican"! Vos critiques sont ici.
 Les videos des livres sont ici   — Recevez le catalogue couleurs gratuit chez vous.
 Partagez cette information ou envoyez-la à votre banquier par email : 
   

CES LIVRES VOUS MONTRENT LA DESTRUCTION DE LA DEMOCRATIE PAR LES BANQUES ET LEURS PLANCHES A BILLETS:

livres

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le péril démographique noir africain

Les Africains n’auront plus à se plaindre du racisme car s’ils maintiennent leur rythme ahurissant actuel de croissance démographique s...